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Internet à cinquante-quatre ans

Mails, vidéos, échange de fichiers et de gros fichiers... À la fin de l'été 1969, entre l'alunissage d'Apollo 11 et le 1000 ème but de Pelé, la préoccupation de l'équipe scientifique de Leonard Kleinrock, professeur à l'université de Californie à Los Angeles, était légèrement différente des usages que l'on fait aujourd'hui d'Internet. Il y a cinquante-trois ans, son équipe était en train de fabriquer son ancêtre, Arpanet.

À l'époque, leur modem s'appelle l'IMP (Interface Message Processor) et occupe autant de place qu'un gros réfrigérateur. Il n'en existe que quatre au monde, tous aux États-Unis : un à l'Université de Californie à Los Angeles où Leonard Kleinrock réalise ses expériences, un autre à l'Institut de Recherche de Stanford et les deux derniers dans les universités de Santa Barbara et de l'Utah. Les fonds qui financent les recherches proviennent de l'Arpa, organisation américaine du Département de la Défense dont la création remonte à 1958, au moment où les États-Unis et la Russie se sont engagés dans une course à la technologie.


Le 29 octobre à 22h30, c'est entre les deux premiers IMP de Los Angeles et de Stanford que Charley Kline, étudiant en programmation supervisé par Leonard Kleinrock, parvient à faire circuler deux lettres : « LO ». Contrairement aux apparences, ce tout premier message n'est pas un code secret. Il s'agit simplement du premier plantage de connexion de l'histoire, qui l'empêche de transmettre le mot dans son intégralité : « LOGIN ». Sa deuxième tentative est la bonne. Moins d'un mois après cette expérience, une connexion permanente est établie entre les deux bouts. Et le 5 décembre, les quatre IMP sont tous connectés.

Il était déjà possible alors de relier plusieurs ordinateurs entre eux par le téléphone. Mais le faible débit et les besoins en infrastructure (il fallait connecter tous les ordinateurs entre eux) ne permettaient pas de développer ces connexions. Arpanet était en revanche le lieu d'expérimentation d'une technique qui fonde l'Internet actuel : la transmission de paquets.


Ce concept, qui doit son existence aux travaux du physicien britannique Donald Davies, décrit comment une donnée peut être fragmentée en paquets à envoyer sur le réseau puis à être ré-assembler à leur point d'arrivée. À l'aide d'algorithmes placés sur les routeurs (nœuds du réseau), ce mode de fonctionnement permet d'optimiser la transmission des données entre deux ordinateurs — par exemple en leur faisant emprunter un chemin différent si un segment du réseau est bouché.

 

En 1981, seuls 213 ordinateurs sont connectés au réseau alors que la technologie de l'e-mail existe depuis 10 ans. Les années suivantes, pour des raisons techniques de limitation du réseau, l'Arpanet est progressivement abandonné au profit des protocoles (TCP/IP) inventés par Vinton Gray Cerf, scientifique américain que l'on décrit comme le père de l'Internet actuel. Il est connu notamment pour avoir lancé le premier service commercial d'e-mail en 1983, MCI Mail.

L'année suivante marque une étape très importante : la création du Domain Name System (DNS). Ce système permet de traduire une adresse IP en mots et de se rendre sur un site Internet en tapant « www.novamac.eu » au lieu de « 62.147.173.12:80 » dans la barre d'adresse du navigateur. Tous les ans à partir de 1987, le nombre d'ordinateurs connectés va grossir très rapidement. Il atteint les 2 millions quand le premier navigateur Internet capable d'afficher des images, Mosaïc, apparait en 1993. Cela lance les fondations de l'Internet moderne. Les cybercafés, eBay, Hotmail, Craigslist, Google, Wikipédia, Myspace, Facebook...


Alors que vous lisez ceci, beaucoup plus de la moitié de la population mondiale est en ligne. En janvier 2021 on estime à 4,66 milliards le nombre de personnes connectées dans le monde, soit 316 millions (7,3 %) de plus comparé à la même période l’année dernière. Le taux de pénétration d’Internet est quant à lui de 59,5 %.  Compte tenu de la crise sanitaire du COVID-19,  il est évident  que la déclaration du nombre d’utilisateurs d’Internet en a été impactée. De ce fait, le nombre d’utilisateurs d’Internet pourraient être encore plus important. Désormais, plus de 53 % de la population mondiale utilise les réseaux sociaux.

Le « LO » du début semble désormais loin, très loin.

Yves-Hervé Dujardin

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